Chêne liège - Francis Cabrel

Chêne liège

 

Adossé à un chêne liège,
Je descendais quelques arpèges
En priant Dieu, Bouddha que sais-je,
Est ce que tu penses à nous un peu ?

Le monde est aux mains de stratèges
Costumes noirs, cravates beiges
Et turbans blancs comme la neige
Qui jouent de bien drôles de jeux.

Il y a dans nos attelages
Des gens de raison, de courage,
Dans tous les camps de tous les âges
Dont le seul rêve est d’être heureux.

On a dressé des cathédrales,
Des flèches à toucher les étoiles,
Dit des prières monumentales,
Qu’est- ce qu’on pouvait faire de mieux ?

Etes-vous là, êtes-vous proche ?
Ou trop loin pour entendre nos cloches ?
Gardez vous les mains dans les poches
Ou est-ce vos larmes quand il pleut ?

D’en haut de vos très blanches loges
Les voyez vous qui s’interrogent
Millions de fourmis qui pataugent
La tête tournée vers les cieux ?

Sommes-nous seuls dans cette histoire
Les seuls à continuer à croire,
Regardons-nous vers le bon phare
Ou le ciel est t-il vide et creux ?

Adossé à un chêne liège
Pris comme dans les fils d’un piège
Je descendais quelques arpèges
Je n’avais rien trouvé de mieux.

Où êtes-vous dans l’atmosphère ?
On vous attend on vous espère,
Mais c’est le doute et le mystère
Que vous m’aurez appris le mieux.

Adossé à un chêne liège
Je descendais quelques arpèges
Par un après-midi pluvieux.

Je descendais quelques arpèges
par un après-midi pluvieux.