Les gens absents - Francis Cabrel

Les gens absents

 

J’ai passé l’hiver

En attendant un mot

C’est comme le désert

Sans une goutte d’eau    

La barque à l’envers

Posée sur les tréteaux

On voit au travers

Elle sert aux oiseaux

 

J’ai vu le printemps

Descendre l’horizon

Les bêtes et les gens

Sortir des maisons

Les oiseaux chanter

Sans qu’on sache pourquoi

Et j’étais toujours

Sans nouvelles de toi

 

Autour des maisons

Un autre été flamboie

Quelques oisillons

S’envolent déjà

Fragiles flocons

Face à l’apesanteur

Dans le bleu profond

Des grandes chaleurs

 

En haut des pylônes

Les oiseaux voyageurs

Attendent l’automne

Comme des guetteurs

Les fleurs et les hommes

En perdent leurs couleurs

Et toujours personne

Sur le répondeur

 

Les gens absents

C’est bien ça l’ennuyeux

Ils tournent tout le temps

Là devant nos yeux

On croyait défaire

L’étreinte d’un coup sec

Et puis finalement

On se réveille avec

 

Juste une question

Est-ce que ça dure toujours

Ces manies qu’ils ont

De tourner autour ?

On parle en dormant

Est-ce que c’est bien normal ?

Les gens absents

Tout leur est égal

 

J’ai passé l’hiver

C’est comme le désert

Le coeur à l’envers

On voit au travers

 

C’est quoi ces histoires

De fleurs, de saisons

D’oiseaux bizarres

Qui viennent et qui vont ?

Ce sont des détours

C’est pour que tu comprennes

Que je m’accroche

Aux choses qui reviennent